🏛️ A Verdun, l'étrange confinement du directeur de l'Ossuaire de Douaumont, au milieu des morts

"C'est paisible, on ne s'imagine pas l'enfer que c'était": confiné, le directeur de l'Ossuaire de Douaumont (Meuse) Olivier Gérard s'improvise homme à tout faire pour entretenir seul un site déserté, qui abrite les ossements de 130.000 soldats de la Première Guerre mondiale.


"C'est le monument le plus visité de l'Est de la France et le 7e au niveau mondial pour les sites de mémoire. Et là, il n'y a plus personne, ça fait bizarre", constate Olivier Gérard, 40 ans, directeur du site depuis 2011. L'ossuaire, géré par une fondation privée depuis 1919, accueille 350.000 à 400.000 visiteurs par an, 1.200 à 1.800 personnes par jour pendant les vacances de Pâques.

En contrebas, 15.000 croix blanches composent la nécropole, propriété de l'Etat. L'entretien a été suspendu avec le confinement. A l'ossuaire, les 7 à 12 employés, selon la période, sont désormais au chômage partiel. M. Gérard, qui habite avec sa femme, Elisa, 39 ans, et leurs deux garçons de 10 et 12 ans, à 400 mètres de l'imposant monument, s'est donc retrouvé tout seul pour entretenir les lieux.
Outre les ossements de 130.000 soldats dans l'ossuaire et les 15.000 tombes renfermant 16.142 corps, les cadavres d'environ 80.000 portés disparus sont dispersés dans la forêt domaniale alentour, rappelle-t-il.

"Des millions d'obus sont tombés pendant 300 jours"

"C'est paisible, on ne s'imagine pas l'enfer que c'était", murmure-t-il, rappelant que "des millions d'obus sont tombés pendant 300 jours". Près de 300.000 soldats sont morts pendant la bataille de Verdun, qui s'est étirée de février à décembre 1916.

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